Vendredi fou: problèmes de temps supplémentaire obligatoire

La Section locale 1944 du Syndicat des Métallos est consciente que Telus abuse du langage inscrit à la convention collective en ce qui a trait au temps supplémentaire (TS) obligatoire. En réponse, nous déposons un grief de principe contre la pratique d’imposer des heures supplémentaires obligatoire lorsque les membres ont déjà prévu des vacances. Nous soutenons aussi le dépôt d’un grief quand l’imposition du temps supplémentaire obligatoire viole d’autres provisions du Code canadien du travail.

Veuillez prendre connaissance de vos droits en matière de temps supplémentaire obligatoires :

Les membres peuvent refuser de travailler si l'employeur modifie leurs jours de travail prévus à moins de 96 heures de préavis.

Le Code canadien du travail exige également que la compagnie fournisse un préavis de 24 heures avant un changement de votre quart de travail, ou si, du temps supplémentaire est ajouté à votre quart de travail. Il existe des exceptions à cette exigence, mais le syndicat ne croit pas que la date du Vendredi fou s'applique, car celle-ci était prévisible. Si vous avez un quart de travail qui vous a été imposé en ce sens, vous devrez le travailler et déposer un grief.

Les membres peuvent refuser de faire des heures supplémentaires pour s'acquitter de responsabilités familiales liées à la santé ou aux soins de tout membre de la famille ou à l'éducation de tout membre de la famille âgé de moins de 18 ans. Avant de refuser, le membre doit avoir réellement tenté, sans succès, de trouver un autre arrangement. (Le Code prévoit certaines limites à la possibilité d'utiliser ce droit, mais le syndicat ne pense pas qu'elles s'appliquent dans un cas aussi prévisible que le problème annuel de sous-effectif du Vendredi fou).

Les membres peuvent déposer un grief contre une politique ou une règle de la direction concernant les heures supplémentaires obligatoires si cette politique ou cette règle est manifestement déraisonnable. Cependant, étant donné l'interprétation potentiellement subjective de cette norme, veuillez contacter un Représentant(e) de la Section locale pour déterminer si votre traitement viole cette norme.

Il est extrêmement important que nous restions vigilants concernant nos droits en lien avec les demandes de temps supplémentaire obligatoire. Nous croyons que Telus y va de mauvaise foi en contredisant leurs précédentes positions sur l'utilisation du temps supplémentaire obligatoire.

En 2015, quand Telus avait négocié le temps supplémentaire pour leurs membres cléricaux de l’Ouest canadien, des promesses avait été faite que le nouveau langage ne serait seulement utilisé que dans des cas extrêmes et en situation d'urgence. Comme les membres de l'est du Canada disposaient déjà de cette disposition et qu'elle n'avait pas été utilisée, le syndicat et ses membres pouvaient avoir confiance que le nouveau langage ne serait pas utilisé de manière abusive.

Comme l'a déclaré la SVP Arlene King le 3 novembre 2016 :
(texte traduit de l’anglais)

« Ce n'est que si un nombre insuffisant de membres de l'équipe se portent volontaires à un moment où nous avons un besoin commercial critique d'heures supplémentaires que nous envisagerions d'attribuer des heures supplémentaires en fonction des besoins. Il est important de noter :

La possibilité d'assigner du temps supplémentaire existe également au sein de CE dans l'Est (Ontario, Québec) pour la même période de plus de 10 ans et n'a pas été exercée à ce jour, cependant, dans la rare situation où nous pourrions avoir besoin de l'utiliser à l'avenir, elle sera appliquée de manière responsable et avec retenue. 

Je tiens à vous assurer que, si l'accord de principe est ratifié, nous réfléchirons à la manière et au moment exact d'appliquer cette nouvelle clause et nous n'avons pas l'intention de l'utiliser à la légère. »

Et pourtant, l'entreprise fait monter la pression chaque année avant le Vendredi fou, menaçant de recourir aux heures supplémentaires obligatoires à moins qu'un nombre extrême de quarts de travail supplémentaires ne soient « volontairement » pris par les membres. L'incapacité à atteindre ces objectifs de temps supplémentaire a effectivement conduit la compagnie à imposer des heures supplémentaires obligatoires.

Courriel de la VP Lisa Richardson du 1er, 8 & 10 novembre 2022.

L'employeur est responsable de l'embauche et du maintien d'un nombre adéquat d'employés. Plus de 7000 heures supplémentaires sont imposées du 13 novembre au 3 décembre, ce qui représente plus de 1000 quarts de travail sur trois semaines.

Les membres ne devraient pas avoir à subir les conséquences d'un employeur qui fabrique systématiquement des conditions de manque de personnel par des offres agressives des départs volontaires, un manque d'embauche et la création d'un environnement de travail toxique où la rotation du personnel augmente.

« L'équilibre travail-famille » a pris fin en 2016 et a depuis été rebaptisé « intégration entre vie professionnelle et vie privée. » Les membres n'ont pas besoin d'un employeur qui les pousse jusqu'à l'épuisement professionnel, tout en se vantant de ses engagements en ce qui a trait à la santé mentale. De nombreuses personnes se sont vu attribuer un horaire continu de 12 jours, soit un quart de travail du lundi au samedi suivi d'un quart de travail du dimanche au vendredi.

Nous devons nous défendre à chaque occasion contre les pratiques de travail injustes qui nuisent à notre vie personnelle et à notre bien-être mental. Veuillez utiliser pleinement vos droits en vertu du Code canadien du travail pour refuser des heures supplémentaires obligatoires pour cause de préavis insuffisant en lien avec un changement d'horaire, ou pour les raisons familiales applicables expliquées précédemment.

Contactez un Représentant de la Section locale si :

  • votre refus est contesté
  • vous envisagez de contester le caractère dit raisonnable de votre horaire si le temps supplémentaire obligatoire vous place dans une situation d'extrême précarité.
  • vous avez d'autres questions

Cliquez ici pour contacter votre Représentant(e) de Section locale

Solidarité,

Section locale 1944 du Syndicat de Métallos