Le 24 avril 2020 - Récemment, vous avez dû entendre aux nouvelles que votre employeur Shaw a annoncé un chiffre d’affaires d’environ 155 millions de dollars pour le dernier trimestre. Cela devrait nous donner une raison de nous réjouir, mais malheureusement Shaw a décidé de sauter sur l’occasion pour réduire ses effectifs, et cela inclue certains de nos membres de l’Unité 60.
La compagnie a contacté le Syndicat pour obtenir son consentement avant de proposer des indemnités de départ volontaires aux membres qui pourraient choisir cette option (comme l’exigent les conventions collectives de Vancouver et de Surrey). Le Syndicat estime que ce choix vous revient, en fonction de vos circonstances individuelles. Cependant, tout au long des discussions concernant cette indemnité de départ, nous avons signifié à la compagnie que cette offre est de loin inférieure à celle qu’elle avait proposé aux employés non syndiqués il y a seulement 2 ans de cela, et que, dans un contexte de pandémie mondiale ayant des impacts majeurs sur le marché du travail, l’offre risquait ne pas bénéficier d’un fort taux d’engagement.
La compagnie, dans son orgueil, avait alors déclaré qu’elle estimait que son offre était extrêmement généreuse et qu’elle était convaincue que celle-ci aboutirait aux réductions souhaitées. Ce ne fut pas le cas.
Bien que le Syndicat reconnaisse que des réductions de main-d’œuvre puissent parfois être appropriées, nous dénonçons sans équivoque de telles réductions effectuées par une entreprise rentable lors d’une pandémie mondiale, alors qu’il y a encore du travail pour nos membres tout au long de cette période ! Telus, par exemple, n’a licencié aucun membre car il y a énormément de travail à accomplir dans le secteur des télécommunications à l’heure actuelle. En fait, Telus propose beaucoup d’heures supplémentaires et embauche des techniciens dans diverses villes et collectivités de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.
Des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs dans le monde sont confrontés à des licenciements, car leurs industries sont gravement touchées par les mesures de distanciation sociale. Les télécommunications n’ont pas souffert de cette baisse de production ni d’utilisation de leurs services, bien au contraire. Il n’y a pas moins de travail, il y en a plus, car les entreprises cherchent à augmenter leur bande passante afin de permettre à leurs employés de travailler à distance.
À cause de cette pandémie, les licenciements sont si nombreux dans de multiples secteurs que le gouvernement fédéral a lancé des programmes qui subventionnent les employeurs jusqu’à 75 % du salaire des employés impactés, afin de maintenir le plus grand nombre possible de personnes au travail. Malgré cela, Shaw réduit ses effectifs. C’est une cupidité sans vergogne et une attaque contre les communautés dans lesquelles vous vivez, travaillez et dépensez votre argent.
Pour couronner le tout, Shaw avait informé par courriel le Syndicat et les membres que des licenciements pourraient être envisagés si les départs volontaires n’atteignaient pas leur objectif de réduction. Pourtant, une fois l’effet de surprise passé, la compagnie a ensuite avancé l’argument de l’Automatisation pour justifier son interprétation de cet article. Ils s’apprêtent de nouveau à licencier selon les titres de poste plutôt que par ordre inverse d’ancienneté.
Cette attaque contre l’ancienneté et les droits de rappel a fait l’objet d’un arbitrage connu par beaucoup d’entre vous et communément appelé « The 54 ». Alors que nous attendons avec impatience la décision sur cet arbitrage, nous vous assurons que nous tiendrons l’employeur responsable par le biais du processus de règlement des griefs.
Il est essentiel que nous restions solidaires et que nous ne laissions pas les employeurs vous effrayer pour vous pousser à prendre la mauvaise décision.
Solidairement,
Section locale 1944 du Syndicat des Métallos