Le 27 janvier 2020 - Nous avons publié une communication en date du 11 décembre, après que des membres nous aient signalé qu’ils n’étaient plus autorisés à utiliser les toilettes pendant leur temps de travail, tandis que d’autres membres rapportaient qu’ils n’avaient pas eu de retour à ce sujet.
Nous avons demandé aux membres de nous adresser leurs commentaires afin de nous faire une meilleure idée du nombre de personnes concernées : s’agissait-il d’une majorité ou seulement de quelques cas isolés nous ayant été rapportés ?
Nous avons reçu plus de 100 réponses. 81 membres ont indiqué que la direction les avait empêchés, d’une façon ou d'une autre, de se rendre aux toilettes quand ils en avaient besoin. 10 membres ont indiqué qu’ils n’avaient aucun problème ; les autres commentaires ne portaient pas sur ce sujet.
Nous sommes en train de contacter les membres ayant fourni leurs coordonnées afin de bénéficier d’une assistance supplémentaire. Certains membres pourraient notamment faire l’objet de considérations médicales que la direction devrait prendre en compte.
Nous remercions tous les membres qui ont répondu. Les commentaires des membres nous permettent de quantifier s'il y a un problème à résoudre.
En nous basant sur les commentaires reçus, nous sommes fermement convaincus qu'il s'agit d'un problème sérieux qui doit être résolu.
Les commentaires démontrent qu'il n'y a pas de cohérence d'un gestionnaire / département à l'autre. Il a également été suggéré que la raison pour laquelle il y a des réticences à utiliser le code d’urgence est due au fait que celui-ci a un impact sur les statistiques de la direction.
Voici quelques commentaires des membres :
« Je n'ai jamais été aux toilettes pendant les heures de bureau. Pour être honnête, j’ai peur. »
« Selon ce qui m'a été communiqué, la marge autorisée pour le temps personnel / urgence est de 0 %, y compris pour les besoins naturels. Si nous ne voulons pas que notre nom apparaisse sur un rapport, nous ne devons jamais utiliser ce code. Je n'ai pas été réprimandé par mon chef d’équipe, mais je fais très attention à ne pas utiliser ce code. »
« Il nous a été dit que les 6 minutes par jour auxquelles nous avons droit n'étaient pas prévues pour faire nos besoins naturels mais pour des urgences, et qu'il n'y a pas d'urgence tous les jours. »
« Il nous a été dit que si nous devons utiliser les toilettes plus longtemps que le temps qu’ils jugent nécessaire, nous devons leur fournir une note du médecin afin d’être excusés. »
« On ne m’a pas dit expressément de ne pas aller aux toilettes, mais je dois travailler à réduire mon temps “d'urgence”, ce qui revient à dire que je vais trop souvent aux toilettes. Cela a été mentionné à plusieurs reprises lors de mes one-on-one. C'est dégradant que quelqu'un vous dise que vous allez trop souvent aux toilettes. »
« Mon chef d’équipe nous a dit que nous ne sommes plus autorisés à utiliser le code d'urgence pour aller aux toilettes et que nous devons utiliser nos pauses pour cela ; si nous ne pouvons pas attendre, nous devons l’aviser, ou aviser le chef d’équipe sur appel s’ils ne sont pas au bureau. »
« Je travaille dans un centre d'appels, et je trouve qu'il est très difficile d'attendre parfois près de 3 heures pour pouvoir boire un verre d'eau ou aller aux toilettes. »
Généralement, les commentaires montrent deux tendances :
1) L’utilisation du code d'urgence est autorisée ; cependant, il y a une limite maximale de 30 minutes par mois, sinon l'employé se verra questionné.
2) Les membres sont avisés de ne jamais utiliser le code d'urgence pour aller aux toilettes ; au lieu de cela, ils doivent prendre leur pause plus tôt que prévu.
Les commentaires des membres démontrent qu’il y a des cas extrêmes : par exemple, des membres qui se font dire que s’ils utilisent le code d’urgence, ils doivent envoyer un courriel à leur chef d’équipe en précisant quand et pourquoi le code a été utilisé ; ou encore, des membres qui n’ont pas suivi les conseils de leur médecin et en ont subi les conséquences négatives parce qu’ils avaient peur d’avoir des ennuis.
Maintenant que nous disposons de nombreux exemples, nous allons discuter de leur incohérence et de leur caractère déraisonnable avec les membres de la haute direction. Veuillez documenter tous les problèmes que vous rencontrez lors de votre utilisation du code d’urgence. Nous invitons les membres à contacter un délégué s’ils souhaitent obtenir l’assistance du syndicat pour obtenir une accommodation médicale, ou si leur demande d’accommodation a été refusée.
À l’avenir, la Section locale 1944 du Syndicat des Métallos soulèvera d’autres problèmes en milieu de travail et sollicitera les commentaires des membres. De façon générale, les campagnes peuvent être utilisées pour mettre les problèmes en évidence. Placer les problèmes au premier plan permet aux membres de partager leurs expériences, de mieux comprendre les éléments de leur milieu de travail qui constituent des problèmes, de savoir quels sont leurs droits et comment les défendre collectivement au lieu de subir les choses de façon isolée.
Ne manquez pas nos prochaines campagnes, nous avons hâte de lire vos commentaires !
Solidairement,
La Section locale 1944 du Syndicat des Métallos